PP. - texte du lecture pour le festival antifasciste 2.0 à Liège le 24-10-2019: verschil tussen versies

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Je me trouve devant vous avec beaucoup de questions et beaucoup moins de réponses. Ceci-dit, poser les questions, c’est souvent y répondre. Je me trouve devant vous aussi avec une THÈSE : nous sommes en train de perdre le combat contre le fascisme (en Flandre et dans le monde). Bien sûr la thèse inverse sera plus rassurant. Elle sera probablement aussi plutôt incrédible. Nous ne sommes pas venues ici aujourd’hui pour célébrer notre victoire éternelle. Ma première question pour vous est si ma thèse est correcte. Très vite on voit que il nous manquent les outils pour mesurer notre succès ou notre échec. Mais vue que nous sommes ici, on a probablement tous le sentiment que le fascisme n’est pas vaincu à jamais. D’abord ils nous manque trop souvent une définition cohérente et pratique du ‘fascisme’. Et comme c’est toujours le cas, les agendas de ceux qui définissent définit leur définition. Dans le cas particulier de l’antifascisme c’est encore plus important de savoir de ce qu’on parle lorsque le fascisme définit son antithèse. Je veux ici partager avec vous quelques définitions théoriques et quelques éléments qui passent le revue : Fascisme = capital (Daniel Guérin) fortement militarisé (Otto Rühle) le fascisme est tout d’abord un mouvement et philosophie d’action nationalisme, camps de concentration, antisémitisme, etc le fascisme est le capitalisme en crise (formule marxiste-léniniste) Les analyses hésitent de dépasser d’un côté les excès qui sont devenues des symboles et parfois des excuses pour de nouvelles atrocités comme en Palestine et de l’autre côté les mantras ‘anti’capitalistes malhonnêtes. Les deux approches, les ‘démocrates’ et les ‘anticapitalistes’ évitent de regarder dans le miroir de l’histoire et d’y voir leur propres responsabilités. L’histoire se répètera – encore et encore et encore. N’oublions pas que Mussolini a dit du fascisme et son Führerprinzip: 1. Tout dans l’état. Le gouvernement est suprême et le pays englobe tout, et tout dedans doit se conformer à l’empire. 2. Rien en dehors de l’état. 3. Rien contre l’état. 4. Goebbels : « Être un socialiste [national] c’est soumettre le ‘je’ au ‘vous’ ; le socialisme est le sacrifice de l’individu au collectif. » On retrouve le Führerprinzip aussi dans le réseau dite ‘anti’fasciste. Trotski: Le fascisme est le produit de deux facteurs : une crise sociale aiguë, d'une part, la faiblesse révolutionnaire du prolétariat allemand d'autre part. La faiblesse du prolétariat, à son tour, se décompose en deux éléments : le rôle historique particulier de la social-démocratie, ce représentant toujours puissant du capital dans les rangs du prolétariat, et l'incapacité de la direction centriste du Parti communiste de rassembler les ouvriers sous le drapeau de la révolution. Le facteur subjectif est pour nous le Parti communiste, car la social-démocratie constitue un obstacle objectif qu'il faut écarter. Le fascisme volerait effectivement en éclats, si le Parti communiste était capable d'unir la classe ouvrière, la transformant ainsi en un puissant aimant révolutionnaire pour l'ensemble des masses opprimées du peuple.

En fait c’est simple : votez pour nous, faites ce qui vous est ordonnées et tout ira bien… Mais il y a aussi une autre tradition, qui voit les choses différemment. Bart De Ligt (1934) (cit in Robert Graham (ed.) – From anarchy to anarchism 300CE to 1939) Le fascisme, c’est un état politique-économique où les classes dirigeantes de chaque nation se comporte envers ces citoyens comme il s’est comporté depuis des siècles envers les peuples colonisés qu’elles soumettent. Le fascisme, qui prend de ses victimes une après l’autre les quelques droits politiques et sociaux conquis ; le fascisme qui est toujours les salaires baissés et des êtres humains réduit aux esclavage ; Le fascisme est la dernière défense inévitable du capitalisme impérialiste sauf au cas où les basses-classes l’opposent avec tout leur force. Le fascisme est –on a raison d’espérer- la dernière tentative des classes moyenne supérieure d’arrêter la révolution sociale qui insiste à entraîner le régime de égoïsme qu’ils ont installé. Du point de vue du psychologie sociale, on confronte une politique de désespoir et un système qui profite de la misère croissante des gens pour les séduire avec un Messianisme nouveau : la religion de l’Homme Fort, le ‘Duce’, le ‘Führer’. Cette condition de misère désespéré explique la brutalité et la cruauté du fascisme : des deux côtés –les classes supérieures et les masses opprimées- l’homme n’est plus lui-même, cela veut dire l’homme n’est plus humain. On pourra dire que le fascisme dans un pays n’est que l’impérialisme à l’envers, tourné vers sa propre population, et que l’impérialisme n’est que le fascisme à l’envers, tourné vers les populations externes. Dans les deux cas, l’essence est la violence. Tant que le capitalisme a développé par sa nature les méthodes fascistes, le socialisme de l’autre côté ne devra jamais s’appuyer sur ces méthodes là ; s’y appuyer signifiera une attaque sur ses propres racines. La violence et la guerre qui sont les conditions caractéristiques du monde impérialiste ne se portent pas bien avec la libération de l’individu et de la société, ce qui est la mission historique des classes exploités. Plus grand la violence, plus faible la révolution, même où cette violence a été mis au service de la révolution consciemment. Plus forte la révolution, c’est-à-dire la construction sociale, moins de la violence et la destruction sera à déplorer. .

Otto Rühle : La lutte contre le fascisme commence avec la lutte contre le bolshevisme VII

Analysée d'un point de vue critique, la description du bolchevisme tracée dans le pamphlet de Lenine présente les principales caractéristiques suivantes: 1. Le bolchevisme est une doctrine nationaliste. Conçue à l'origine essentiellement pour résoudre un problème national, elle se vit plus tard élevée au rang d'une théorie et d'une pratique de portée internationale, et d'une doctrine générale. Son caractère nationaliste est aussi mis en évidence par son soutien aux luttes d'indépendance nationale menées par les peuples assujettis. 2. Le bolchevisme est un système autoritaire. Le sommet de la pyramide sociale est le centre de décision déterminant. L'autorité est incarnée dans la personne toute-puissante. Dans le mythe du leader, I'idéal bourgeois de la personnalité trouve sa plus parfaite expression. 3. Organisationnellement, le bolchevisme est hautemcnt centralisé. Le comité central détient la responsabilité de toute initiative, instruction ou ordre. Les dirigeants de l'organisation jouent le rôle de la bourgeoisie; l'unique rôle des ouvriers est d'obéir aux ordres. 4. Le bolchevisme est une conception activiste du pouvoir. Concerné exclusivement par la conquête du pouvoir politique, il ne se différencie pas des formes de domination bourgeoises traditionnelles. Au sein même de l'organisation, les membres ne jouissent pas de l'autodétermination. L'armes sert au Parti de modèle d'organisation. 5. Le bolchevisme est une dictature. Utilisant la force brutale et des méthodes terroristes, il oriente toutes ses fonctions vers l'élimination des institutions et des courants d'opinion non bolcheviques. Sa « dictature du proletanat » est la dictature d'une bureaucratie ou d'une seule personne. 6. Le bolchevisme est une méthode mécaniste. L'ordre social qu'il vise est fondé sur la coordination automatique, la conformité obtenue par la technique et le totalitarisme le plus efficace. L'économie centralement « planifiée » réduit sciemment les questions socio-économiques à des problèmes technico-organisationnels. 7. La structure sociale du bolchevisme est de nature bourgeoise. Il n'abolit nullement le système du salariat et il refuse l'appropriation par le prolétariat des produits de son travail. Ce faisant, il reste fondamentalement dans le cadre des relations de classes bourgeoises, et perpétue le capitalisme. 8. Le bolchevisme n'est un élément révolutionnaire que dans le cadre de la révolution bourgeoise. Incapable de réaliser le système des soviets, il est par là même incapable de transformer radicalement la structure de la société bourgeoise et de son économie. Ce n'est pas le socialisme qu'il instaure, mais le capitalisme d'État. 9. Le bolchevisme n'est pas une étape de transition qui déboucherait ultérieurement sur la société socialiste. Dans le système des soviets, sans la révolution radicale et totale des hommes et des choses, il ne peut remplir l'exigence socialiste primordiale, qui est de mettre fin à l'aliénation humaine engendres par le capitalisme. Il représente la derniere étape de la société bourgeoise, et non le premier pas vers une nouvelle société. Ces neuf points fondent une opposition irréconciliable entre le bolchevisme et le socialisme. Ils illustrent avec toute la clarté nécessaire le caractère bourgeois du mouvement bolchevique et sa proche parenté avec le fascisme. Nationalisme, autoritarisme, centralisme, direction du chef, politique de pouvoir, règne de la terreur, dynamiques mécanistes, incapacité à socialiser—tous ces traits fondamentaux du fascisme existaient et existent dans le bolchevisme. Le fascisme n'est qu'une simple copie du bolchevisme. Pour cette raison, la lutte contre le fascisme doit commencer par la lutte contre le bolchevisme.

Gilles Dauvé (Quand meurent les insurrections 1998) « Qu'y a-t-il au fond du fascisme, sinon l'unification économique et politique du capital, tendance devenue générale depuis 1914 ? Le fascisme fut une façon particulière de la réaliser dans des pays - Italie et Allemagne - où, bien que la révolution ait été étouffée, l'Etat s'avérait incapable de faire régner l'ordre, y compris au sein de la bourgeoisie. »

Bordiga : « Le fascisme vole du prolétariat son secret : l’organisation. (…) Le libéralisme est tout idéologie sans organisation ; le fascisme est tout organisation sans idéologie. »

George Orwell : « Le fascisme, en tout cas la version Allemande, est une forme de capitalisme qui reprend du socialisme juste les éléments qui le rend utile pour faire la guerre… C’est un système planifié qui est orienté vers un plan bien définie, la conquête du monde, et qui ne permet pas aux intérêts privé de s’y mettre en travers, qu’ils soient les intérêts des capitalistes ou des travailleurs. »

Vous notez les variations et différences qui rendent difficile le développement des objectifs partagés et d’une pratique commune pour les antifascistes. Tout est rendu encore plus complexe si on tient compte des variations et nuances entre des mots qui sont utilisés dans le même contexte. On parle de ‘totalitarisme’, solidarisme, corporatisme, socialisme national, despotisme, Caesarisme, dictature, centralisme ‘démocratique’, etc Ce qui est vrai pour la définition théorique est aussi vrai pour les objectifs concrets, la mission, les stratégies de l’antifascisme. En plus par la nature de l’ANTIfascisme, ces objectifs et méthodes pratiques sont défini par leur image dans le miroir, une approche ‘négatif’ et de négation. Tout ceci nous emmène à des analyses historiques très divers. Pourtant l’histoire nous est incontournable comme source de connaissance théorique et pratique. Définir en théorie le fascisme afin de réussir une pratique doit se baser dans l’histoire réelle et non pas dans les analyses abstraites. Un élément dans l’histoire réelle est une analyse du champ de forces : qui a fait quoi ? Qui a utilisé quel outil, quel tactique, quel stratégie ? Qui a fait alliance avec qui ? On a appris de Proudhon que les faits matériels (‘la science’) sont plus importantes que l’idéologie pour analyser la réalité (et Marx a confirmé en appuyant sur les différences entre ‘superstructure’ et ‘sous-structure). Ceci est encore plus vrai dans notre société spectaculaire, ou chaque ‘fait’ est nié par un autre ‘fait’, réduisant tous les ‘faits’ en opinions et les mots perdent leurs significations, et avec leurs significations perdent leur puissance, contribuant à notre sens de notre impuissance et aliénation. Essayons alors de nous approprier au moins les mots et les donner un sens. Non pas en tant que exercice académique mais dans le but de formuler une pratique. J’ai déjà dit que l’histoire doit être notre source primaire pour trouver des réponses pour notre situation actuelle. Nous ne sommes guère préoccupé par des analyses pour les analyses. En tant que ‘antifascistes’ contemporains, il nous faut trouver des réponses pour notre combat d’aujourd’hui. Il nous faut voir le ‘fascisme’ dans son contexte originel pour voir dans quel sens et dans quel mesure on peut être antifasciste aujourd’hui. Ce que nous appelons ‘le fascisme’ est né comme mouvement et idée dans les années 20 du siècle précédent en Italie. Au moins, des gens comme Mussolini sont les premiers à utiliser le mot ‘fascisme’ et le symbole des ‘fasces’, référence au symbole du pouvoir impérial de l’ancien Caesarisme. Bien sûr qqs socialistes d’un siècle précédent comme Fourier voulaient déjà organiser la société dans des ‘falanx’. Vous voyez que nous avons déjà commencé à jouer avec les mots et leurs significations. Dans le réseau ‘antifasciste’ vous verrez qu’il y a une tendance des certains d’attribuer l’origine du fascisme dans une version du socialisme. Est-ce par hasard que Mussolini fait référence au socialisme (utopique – autoritaire) de Fourier ? Mussolini était socialiste autoritaire avant de devenir ‘fasciste’. Plupart des antifascistes font l’analyse que les nazis sont aussi des fascistes. Les académiques écrivent souvent le fascisme Italien avec un F majuscule et ‘les fascismes’ avec f minuscule. Le Fascisme Italien est souvent considéré comme le fascisme (f minuscule) original. Juste comme Proudhon était le premier à s’appeler ‘anarchiste’ et il ne peut alors qu’être le premier anarchiste. Cela n’a rien à voir avec la réalité. Il y avait des anarchistes bien que les anarchistes commençaient à s’appeler tel. Néanmoins Mussolini a été important dans le développement du fascisme juste comme Proudhon a été important dans le développement de l’anarchisme, ce socialisme qui s’appuie sur le syndicalisme, le fédéralisme, le mutualisme (coopératives et mutualités), etc. Mussolini était socialiste autoritaire révolutionnaire avant la première guerre mondiale. Il était chef de publications officiels du parti socialiste en Italie. Le mouvement socialiste , naissant dans les années 1800 après les débâcles des révolutions détournés des années 1700 ou les tendances autoritaires et libertaires se sont diversifiés. En France les autoritaires ont gagnés avec Robespierre qui a pavé la route pour Napoléon et une vague de guerres impérialistes en Europe. Les 2 tendances se sont rapporté plus ou moins dans les années 1800. Les antiautoritaires ont même accepté Mr Marx dans la première Internationale, ou il étaient pourtant la majorité jusqu’e la fin. Cette majorité n’a pas pu prévenir que Mr. Marx détruise l’Internationale avec son autoritarisme, sa nationalisme et ses stratégies à la fois réformistes et révolutionnaires, mais premièrement politique et avant-gardiste. Par les années 1880 le mouvement socialiste s’était déchiré, largement en trois tendances : les anarchistes, qui étaient réformistes (mutualistes, syndicalistes, etc) et révolutionnaires à la fois, les marxiens réformistes et les marxiens dite ‘révolutionnaires’. Même si les derniers se sont souvent comporté comme ennemies mortels pour l’un et l’autre, ils partageaient les mêmes stratégies : ‘les masses’ avaient besoin d’une avant-garde, le parti marxiste pour prendre la libération en main. En temps de ‘démocratie’ il leur fallait ‘être proche du peuple’ et faire du bien pour ‘les masses’ en luttant pour des améliorations des conditions. En temps de révolte ou de lutte, il fallait prendre la commande. Mr. Marx avait découvert les ‘Lois de Fer de l’histoire’ qui disaient que le capitalisme était une étape dans l’évolution de la société humaine. Ces étapes étaient inévitables, donc ‘nécessaires’ donc ‘progressifs’. La concentration économique sous le capitalisme devait être accompagné d’une concentration politique. Les masses devaient être forgés en classe prolétaire bien disciplinés sous le commandement du parti marxiste et prendre le pouvoir politique (par voie ‘démocratique’ ou par voie ‘révolutionnaire’ en fonction des réalités spécifiques). Marx, le nationaliste allemand, acceptait tacitement que ce pouvoir politique était organisé dans des états. Il ne voulait pas nécessairement attendre que les monopoles politiques étaient global comme les monopoles économiques. En tout cas, LE mouvement socialiste n’existait plus à la fin des années 1800. Bien sûr il existait des aspirations prolétaires et de la résistance populaire, avec les divers tendances socialistes qui essayaient de prendre en charge ce mouvement. Une des examples de mobilisation était le droit de vote, que le capital a commencé à céder petit à petit. Les anarchistes se trouvaient souvent dans divers camps du mouvement socialiste. Ceux qui étaient plutôt réformiste ou mutuelliste se trouvaient en Belgique en tout cas dans le Parti Ouvrier Belge (POB). Des anarchistes comme Henri Vandevelde, César de Paepe et autres sont devenues des noms incontournables pour tous ceux qui veulent écrire sur le socialisme en Belgique et même dans l’Europe. Il était claire que les mouvement populaires étaient en train de gagner du terrain. L’état du temps n’était plus en mesure de garantir la paix sociale nécessaire. Les classes moyennes gagnaient des privilèges sous la pression du mouvements des basses-classes. La première guerre mondiale – suivi logique de la guerre Franco-Prusse qui avait déclanché l’insurrection du Commune de Paris en 1871 – a tout changé. Les socialistes ont trahi leur internationalisme. Non seulement en Europe, mais ils se sont contentés de trahir les colonies dont ils sont devenus complices. En Russie les bolchéviques se sont servies d’un mouvement populaire qui s’organisait dans des conseils ont commis un coup d’état contre un état faible qui ne réussissait pas à revenir au ‘business as usual’. Le capital allemand a envoyé Lénine à Moscou et les bolchéviques n’ont pas perdus de temps pour établir une ‘paix de Brest-Litovsk’ avec le capital allemand, qui pouvait ainsi continuer sa guère impérialiste. Cette paix n’était pas durable et les révolutionnaires de Kronstadt et l’Ukraine y ont subi les conséquences. Les armées rouges et les armées blanches ont détruit tout ce qui bloquait la route pour la commerce. La Nouvelle Politique Économique de Lénine doit être compris dans ce sens, même si sans doute il y a d’autres facteurs en jeu aussi. Plein d’anciens propriétaires étaient réinstallés dans leurs propres usines. Le développement du Fascisme Italien et le nazisme s’écrit analogiquement. En Allemagne il y a un mouvement socialiste très actif qui est soumis par les soldats ‘Freikorper’, juste comme en Italie et même si les deux pays étaient des adversaires dans la guerre. Vous vous demandez probablement pourquoi je raconte l’histoire de façon si controversé ? D’abord parce que cette partie de l’histoire est raconté si peu. Parce que le fascisme historique est à la fois spécifique et modèle général qui définit tous les ‘fascismes’. Parce que je suis convaincu que une des spécificités du fascisme historique est les conditions de guerre. Ce n’est pas par hasard que les fascismes contemporaines essayent imiter une atmosphère de cataclysme et panique pour mobiliser les gens. De l’autre côté je suis convaincu que le fascisme est moins une anomalie que l’on le suggère. Après tout « On pourra dire que le fascisme dans un pays n’est que l’impérialisme à l’envers, tourné vers sa propre population, et que l’impérialisme n’est que le fascisme à l’envers, tourné vers les populations externes. Dans les deux cas, l’essence est la violence. » Il y a des différences importantes entre les fascismes historiques. L’antisémitisme en Italie ou l’Espagne n’a pas joué le rôle qu’il a joué en Allemagne, ce qui explique que ces pays n’ont pas connus les camps d’extermination comme l’a connue l’Allemagne. Je crois qu’on ne peut que confirmer que le fascisme est une forme de capitalisme d’état, une variation militarisé de la démocratie dite ‘libérale’, mais toujours centraliste parce que elle n’a que très peu à dire sur l’économie, la production, la distribution. Où nous n’avons que du valeur parallèle à notre pouvoir d’achat. Où la ‘liberté’ de choisir se limite à les choix des ventes. Le moment qu’on refuse être complice à l’exploitation du colonialisme, du monde naturelle qui nous entoure, qu’on n’accepte plus les dichotomies fictifs, où on met fin à son aliénation par la résistance et la solidarité, où les privilégiés ne peuvent plus prendre du ‘marge’ sur nos revendications, c’est bien là que la ‘démocratie’ se dévoile en dictature. Et la dictature dans nos jours ne peut être que militariste et totalitaire. Comme avant, c’est les ‘socialistes’ bourgeois qui nous détruisent et trahissent. La ‘société civile’ qui est toujours prêt à négocier nos vies et nos libertés. Les parties autoritaires qui colonisent nos syndicats et autres outils de lutte. Tous ceux qui se hâtent à se mettre à nos têtes. Qui ne peuvent pas attendre à nous forcer leur ‘réalisme’. Reste à trouver une sortie du dilemme : soit on se laisse exploiter et garder comme des moutons par les ‘réalistes’ bourgeois, soit ils nous rendent au fascisme en détruisant nos outils de lutte… Comme le dit Gilles Dauvé dans ‘Quand meurent les insurrections’ : «C’est un lieu commun de voir dans le fascisme un déchaînement de violence étatique au service des classes dominantes. Selon la formule rendue célèbre par Daniel Guérin dès les années trente, fascisme égale grand capital. Logiquement, la seule façon de s’en débarrasser, c’est de mettre fin au capitalisme. Jusque-là, rien à redire. Hélas, dans 99% des cas, la logique aussitôt s’égare : si le fascisme incarne ce que le capitalisme produit de pire, il faudrait tout faire pour l’empêcher de produire ce pire, c’est-à-dire tout mettre en œuvre pour favoriser un capitalisme ‘non’ fasciste. Puisque le fascisme, c’est la réaction, mobilisons-nous pour promouvoir un capitalisme non réactionnaire, non autoritaire, non militariste, non xénophobe, non raciste, en d’autres termes un capitalisme plus moderne, plus… capitaliste.(…)

(…)que le fascisme s'inscrit dans un double échec: échec des révolutionnaires après 14-18, écrasés par la social-démocratie et la démocratie parlementaire; puis au fil des années 20, échec de la gestion du capital par les démocrates et sociaux-démocrates. La venue au pouvoir du fascisme, et plus encore sa nature demeurent incompréhensibles en dehors de la période précédente, de la lutte de classes antérieure et de ses limites. »

De même avec la deuxième guerre mondiale, qui a mis pied à terre en Europe en Espagne avec Franco, aidé par Staline, Hitler et Mussolini, mais avec la complicité des ‘démocrates’ en France, Belgieque, Angleterre, etc. La révolution populaire contre le fascisme a été trahi de tous côtés parce que les buts des ‘démocrates’ n’étaient pas différentes du fascisme, même les ‘démocrates’ centralistes. C’est là les questions auxquels les antifascistes doivent trouver des réponses. Le fascisme a trouvé une méthode pour utiliser de les batailles dans la rue et la ‘démocratie’. La question est si les antifascistes peuvent adopter la même stratégie. Je croix que cela semblerait possible en théorie, mais la pratique de presque 200 ans de socialisme dit le contraire. La ‘démocratie’ dite sociale se tourne toujours contre ceux qu’elle prétend représenter. C’est bien ce qui s’est passé en Grèce récemment avec Syriza, en France avec Hollande, etc, etc C’est pour cette raison que l’antifascisme ne peut réussir que dans un mouvement international et solidaire, juste comme notre ennemie et même si notre ennemie se sert du nationalisme comme doctrine mobilisant. Le monde s’enflamme. La lutte c’est ici et maintenant. La lutte elle est globale dans tous les sens du mot. Et la lutte ne peut réussir que dans une lutte pour gagner, et qui sort du défensif. Comment réunir les luttes identitaires (féminisme, antiracisme,…) et partielles (animal rights-animal liberation, écologie-climat,…) et trouver moyen de unir les forces sans essayer de soumettre les uns aux autres tous avec nos propres privilèges et complicités ? Comment transformer une lutte défensive (ce qui n’est pas mauvais en soi) vers une lutte positive qui peut mobiliser ? Ce qui me semble impératif est d’attaquer le ‘Führerprinzip’ et les hiérarchies entre les diverses luttes et gens dans nos propres rangs. Ce n’est qu’au moment que nous pouvons définir nos buts que nous pourrions définir nos outils et nos camarades. Ce n’est qu’à ce moment que nous pourrions savoir si on est en train de gagner ou en train de perdre notre lutte si nécessaire et noble.